
Entre ombres et lumière – revue arc en ciel mai 19
PAUL ELLIOTT THULEAU EN OMBRES ET LUMIÈRE
Par Franck Ferrandier Sicard
Paul Elliott Thuleau peint des cases, et puis des cases encore des cases… Couleurs acidulées, ombres portées, témoignage de son amour pour ces maisons traditionnelles de la Caraïbe.
Avec son allure de grand adolescent Paul Elliott Thuleau arpente son atelier au milieu d’un capharnaüm où lui seul se retrouve. Et de cet espace baigné de lumière jaillira Ia couleur. Cette obsession de la couleur, voilà son affaire. C’est une sorte d’éloge permanente à la simplicité, à la pureté. Le tourment, la complexité, le discours sous-jacent n’ont pas leur place ici. Sa peinture parle à nos coeurs avec force et simplicité à la fois. La peinture de Thuleau n’est pas métaphysique, le message n’est pas torturé : il s’agit de ressentir avec spontanéité et naturel l’intensité des couleurs qui explosent au visage, la puissance du soleil qui écrase les perspectives, la douceur des ombres qui offrent un peu de répit . Ces toiles parlent d’elles-mêmes, nul besoin d’explications ou de discours pompeux. Et le personnage est ainsi, savourant le bonheur de vivre dans une des plus belles régions du monde, dévorant année après année cette atmosphère douceâtre, cet art de vivre créoles colorées symbole d’une vie simple, d’une esthétique épurée loin des cheminements tortueux. Et c’est beau !
Parfois au détour d’une fenêtre on distingue une silhouette, une ombre, signes d’une vie modeste mais digne. Ailleurs des témoignages du quotidien d’une banalité confondante mais d’une vérité tellement juste. La bouteille de Butane est là tout comme la grenat cette mobylette emblématique jadis si populaire.
Faire simple n’est pas facile. Ce serait même tout le contraire et par sa recherche de l’épure et de la couleur juste Paul Elliott y parvient.
On pourrait ajouter que Paul Elliott avait une vocation d’architecte, qu’il a travaillé à Paris, à Tokyo ou à York. Qu’il a été graveur, assistant de grands maîtres, qu’il a exposé au Brésil, à Dusseldorf ou à Montréal. A Quoi bon puisqu’aujourd’hui il nous offre avec générosité ce regard si personnel sur la vie quotidienne de cette Caraïbe qui beigne nos cœurs et nous enchante.